Diplômé à Moscou en 1991, Mikhail Margolis part aux Etats-Unis où il développe un fort intérêt pour l’art, la photographie et les sciences informatiques. Installé en France depuis 2000, il étudie l’animation avant de se tourner vers l’art vidéo et les installations interactives.
Mikhail Margolis retient de sa formation en Histoire à l’Université soviétique une conscience historique et un goût pour la narration. Souvent inspiré par l’histoire russe, son travail explore des thèmes liés à la société contemporaine, met en scène la relation profonde entre l’humain et la nature, questionnant la forme dans l’Histoire de l’art.
Il utilise des "matériaux pauvres" comme le papier ou le carton avec une approche artisanale, combinés aux plus récentes micro-technologies, des écrans et ordinateurs miniatures aux petits circuits électroniques. Ces éléments de différente nature sont si imbriqués dans l’objet, qu’ils finissent presque par disparaître, laissant le spectateur se concentrer sur le sens de l’œuvre. Les limites entre les parties matérielles et virtuelles de l’œuvre sont souvent brouillées. Il établit aussi des rapports entre le matériau utilisé et le contenu d’une œuvre.
Sur un fond tramé comme une toile de lin, des palmes de plongée colorées jettent les grandes lignes d'un arrière-plan. Arrivent les lunettes de natation, qui dans leur sillage laissent un cheminement vallonné bleu. Puis, une armée de raquettes de ping pong vient se planter là comme autant d’arbres. Et voici le disque d’un haltère qui s’échoie dans le décor, un rocher. Des cages de waterpolo rebondissent ; la trajectoire de leur mouvement s’imprime à son tour sur l’écran, traçant des tours. Entrée d’un gant de boxe rouge, et d’une protection dentaire rose qui, se faufilant à travers le paysage, forme un nouveau passage. Des balles de tennis traversent le ciel, scintillement. Et pour terminer, départs successifs des protagonistes avant une nouvelle entrée en scène.
Cette construction-déconstruction ludique d’une scène peuplée d’accessoires de sport symbolise le rituel des compétitions, le calendrier des disciplines, chacune attendue avec impatience, anticipée par son public. Comme les saisons et leurs paysages, les Jeux olympiques reviennent inlassablement tous les quatre ans, éternel recommencement. Chacun brandit son caractère exceptionnel ainsi que l’aspect novateur de ses constructions, révolutionnaire de ses transformations, salutaire de ses aménagements. À chaque fois différents mais finalement toujours un peu les mêmes… Les mêmes épreuves, les mêmes médailles, les mêmes scandales. Deux semaines plus tard, les téléspectateurs partiront en vacances laissant tout cela derrière eux.
De la même façon, Mikhail Margolis génère sans fin des « mini jeux », mini compositions, anecdotes, se remplaçant les unes après les autres, sans que l’on puisse vraiment retenir ce qui faisait de celle-ci ou de celle-là la particularité. Replay illustre ce jeu répété à l’infini sans jamais le remettre en question.