Du 27/11/2015 au 13/12/2015
Commissaire d'exposition : Valentina Peri
Les œuvres présentées dans l’exposition « Systems Under Liberty » s’insèrent dans le débat autour des derniers projets de loi en France sur la surveillance. Malgré les révélations de WikiLeaks sur l’espionnage par la NSA de hauts responsables français - la loi sur le renseignement a cependant été promulguée en Juillet 2015. Les « boîtes noires » placées chez les Fournisseurs d’accès à Internet permettraient à des « robots logiciels » de surveiller les données de tous ceux qu'ils estimeront « potentiellement dangereux ». Comment les logiciels sont en train de modeler notre culture et vice-versa ? Que signifie « être citoyen d’une société du logiciel » ? Surveillance, interactions « homme-machine » et « machine-machine », systèmes d’intelligence artificielle, Big Data sont tous des thèmes soulevés par les œuvres de Benjamin Grosser. L’artiste aborde ces questions au travers d’une pratique artistique propre du « culture jamming » : le sabotage culturel. Par une tactique de « braconnage » (M. de Certeau, L’invention du quotidien), Benjamin Grosser tente une réappropriation des logiciels intégrés à notre quotidien. L’artiste crée des softwares, des applications et des extensions qui détournent les usages de ces logiciels, qui sont autant des systèmes de surveillance et collecte de données. : Facebook, Gmail, Systèmes d’intelligence artificielle, Localisation d’IP, etc… Son approche ironique crée un effet de distanciation qui éveille chez le spectateur / utilisateur une prise de conscience de certains de ses automatismes et de sa place dans cet ordre culturel dominant. Ce faisant, il met les bases d’une anti-discipline permettant une affirmation de soi en tant que sujet historique actif, face à ce pouvoir technologique. Saine antidote contre la tentation à la victimisation et instrument pacifique de résistance, cette « désobéissance digitale» suggère une possibilité d’évasion.
Valentina Peri, catalogue de l'exposition.
Benjamin Grosser crée des expériences interactives, des machines et des systèmes qui explorent les implications culturelles, sociales et politiques du logiciel. Son travail a été exposé au : Eyebeam, NY; The White Building, Londres; the Media Art Biennale, Wroclaw; The Digital Arts Festival, Athènes, ILE, São Paulo; Telecom Italia Future Center, Venise et Museum Ludwig, Cologne.
Benjamin Grosser a récemment reçu le Premier Prix de VIDA 2016, un Prix international décerné à des travaux qui interrogent la relation entre art et vie artificielle, une Bourse et une Commission Net Art par Rhizome, et le Expanded Media Award for Network Culture de la Stuttgarter Filmwinter. Benjamin Grosser est Professeur adjoint de Nouveaux Média à la School of Art + Design ainsi que membre affilié en Etudes critiques en Technologie au National Center for Supercomputing Applications, à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign, Etats Unis.