Du 29/04/2015 au 20/06/2015
Il est impossible de classer le travail de Zaven Paré dans des catégories connues : un néologisme, une nouvelle discipline, un nouveau champ d’étude serait nécessaire mais toujours limitatif. Son travail se situe au croisement de suggestions, de réflexions et d'interrogations : il s’agit d’une approche holistique de la vie au travers de l’art et vice-versa.
Les oeuvres de Zaven Paré s’inspirent de la littérature et du théâtre ainsi que de réflexions philosophiques et anthropologiques. Les études plus récentes sur la robotique et la science comportementale viennent enrichir ce travail. Sa production semblerait répondre favorablement aux interrogations de l’animisme technologique, l’idée selon laquelle les machines auraient une âme ou seraient dotées d’une vie propre.
Zaven Paré construit un univers singulier. Ses oeuvres dialoguent avec celles des réalisateurs Georges Meliès et Terry Gilliam, ainsi qu'avec les animations de William Kentridge et les marionnettes mécaniques de Jan Švankmajer.
Les recherches de Zaven Paré sont au creux de l’Uncanny Valley (la Vallée de l’inquiétante étrangeté), la théorie développée par le roboticien Masahiro Mori en 1970. Selon cette théorie, plus une marionnette ou un robot nous ressemblent, plus notre réponse émotionnelle à leur égard risquerait d'être négative. Lorsque certaines créatures atteignent un trop grand degré de ressemblance, un brusque sentiment de répulsion se produit.
Dans un jeu artistique d’emprunt, de déconstruction et reconstruction, de récupération et d’hybridation, Zaven Paré assemble des matériaux simples avec les technologies les plus avancées. La sophistication et la complexité de la technique contrastent avec l’aspect matériel souvent «brut de décoffrage», et nous interrogent quant à l’âme des objets.
Valentina Peri